Le 27 mai 2025, Craig Gidney, chercheur chez Google Quantum AI, a jeté un pavé dans la mare. Son étude révèle que le déchiffrement des systèmes cryptographiques comme RSA pourrait être 20 fois plus facile qu’on ne le pensait. Une avancée qui, à première vue, semble technique, mais qui pourrait bien bouleverser l’univers de la cryptomonnaie, à commencer par Bitcoin.
La percée de Google dans le calcul quantique
Imaginez un ordinateur capable de résoudre en quelques jours ce qui prendrait des millénaires à nos machines actuelles. C’est exactement ce que promet l’étude de Gidney. Selon ses calculs, un ordinateur quantique doté de moins d’un million de qubits pourrait factoriser un entier RSA de 2048 bits en moins d’une semaine. Un exploit qui, jusqu’à récemment, semblait nécessiter 20 millions de qubits pour être accompli en huit heures.
Cette avancée repose sur trois piliers technologiques majeurs :
- Des algorithmes optimisés pour les exponentiations modulaires, deux fois plus rapides qu’auparavant
- Une correction d’erreurs plus efficace, triplant la densité des qubits logiques
- La fameuse « culture d’états magiques », qui améliore la fiabilité des opérations quantiques
Implications pour la sécurité de Bitcoin
Certes, Bitcoin n’utilise pas RSA, mais la cryptographie sur courbes elliptiques (ECC). Cependant, l’algorithme de Shor, utilisé par les ordinateurs quantiques, menace également l’ECC. En d’autres termes, si RSA tombe, Bitcoin pourrait bien suivre.
Les chercheurs estiment qu’il faudrait environ 13 millions de qubits pour casser la sécurité de Bitcoin en une journée. C’est encore loin des capacités actuelles, mais la tendance est inquiétante. Comme le souligne cet article sur la cryptographie post-quantique, la course contre la montre est bel et bien lancée.
Un risque pour les portefeuilles dormants
Une anecdote circule souvent dans les cercles crypto : des millions de bitcoins sont « perdus » dans des portefeuilles dont les clés privées sont oubliées. Si un ordinateur quantique venait à percer ces clés, ces fonds pourraient être volés en un clin d’œil. Une menace bien réelle, comme le rappelle cet article sur les portefeuilles inactifs.
Une chronologie de sécurité raccourcie
Il y a quelques années, on pensait que Bitcoin était à l’abri pour au moins 30 ans. Aujourd’hui, certains experts parlent de 10 à 15 ans, voire moins. Une situation qui pousse les développeurs à envisager des alternatives plus résistantes aux attaques quantiques.
Et si le futur arrivait plus vite que prévu ?
Les prédictions technologiques ont souvent été dépassées par la réalité. Qui aurait cru, en 2000, que nous aurions des supercalculateurs dans nos poches ?
État actuel de la technologie quantique
Heureusement, les ordinateurs quantiques ne sont pas encore prêts à faire tomber Bitcoin. Les systèmes actuels dépassent à peine les 1 000 qubits. Google a certes impressionné le monde en 2019 avec sa « suprématie quantique » et son processeur de 53 qubits, mais on est encore loin du compte.
En décembre 2024, Google a présenté Willow, un processeur capable d’exécuter en moins de 5 minutes des tâches qui prendraient des jours à un superordinateur classique. Une prouesse, certes, mais pas encore une menace directe pour la blockchain.
Les ambitions des géants de la tech
IBM vise 10 000 qubits d’ici 2029 et un superordinateur quantique de 100 000 qubits d’ici 2033. Microsoft, de son côté, mise sur les qubits topologiques via Azure Quantum. Amazon et Nvidia ne sont pas en reste, développant des plateformes de simulation et des infrastructures avancées.
Des obstacles techniques majeurs
Un ordinateur quantique capable de casser Bitcoin ne doit pas seulement être puissant. Il doit aussi être stable, précis et capable de fonctionner sans erreur pendant de longues périodes. Et c’est là que le bât blesse : la décohérence quantique reste un défi majeur.
Un marathon, pas un sprint
Comme le souligne Coindesk dans son analyse, la menace est réelle, mais elle ne se concrétisera pas du jour au lendemain.
Course technologique et perspectives d’avenir
La compétition est féroce. IBM a récemment dévoilé Osprey, un processeur à 433 qubits, et vise les 1 000 qubits dans les mois à venir. Microsoft, avec ses qubits topologiques, espère contourner les problèmes de stabilité. Amazon et Nvidia, quant à eux, misent sur la simulation pour accélérer la recherche.
Mais malgré ces efforts, atteindre le million de qubits reste un objectif à long terme. Et même si cet objectif est atteint, encore faudra-t-il que ces qubits soient exploitables à grande échelle.
Une décennie décisive
Les dix prochaines années seront cruciales. Si les progrès se poursuivent au rythme actuel, la cryptographie classique pourrait devenir obsolète bien plus tôt que prévu. D’où l’importance de se préparer dès maintenant.
Bitcoin peut-il évoluer ?
La réponse est oui. Le protocole Bitcoin peut être mis à jour. Des solutions sont déjà à l’étude, comme l’intégration de signatures post-quantiques. Mais ces changements nécessitent un consensus au sein de la communauté, ce qui n’est jamais simple.
Un défi collectif
Comme l’explique cet article sur les hard forks, toute modification du protocole Bitcoin implique des débats, des tests et parfois des divisions.
Solutions potentielles pour Bitcoin
Face à cette menace, la communauté crypto ne reste pas les bras croisés. Plusieurs pistes sont explorées :
- Développement de cryptographies résistantes aux ordinateurs quantiques (post-quantum cryptography)
- Mise à jour des protocoles Bitcoin pour intégrer ces nouvelles protections
- Surveillance continue des avancées en calcul quantique
Certains projets, comme Quantum Resistant Ledgers, proposent déjà des blockchains conçues pour résister aux attaques quantiques. Une piste qui pourrait inspirer Bitcoin dans les années à venir.
Une transition inévitable
Comme le passage de la 3G à la 5G, la transition vers une cryptographie post-quantique semble inévitable. La question n’est pas « si », mais « quand ».
Un enjeu de souveraineté numérique
Au-delà de Bitcoin, c’est toute l’infrastructure numérique mondiale qui est concernée. Banques, gouvernements, entreprises : tous devront s’adapter à cette nouvelle ère.
Un monde à réinventer
La cryptographie post-quantique ne sera pas une simple mise à jour. Elle impliquera de repenser en profondeur nos systèmes de sécurité.
Pour en savoir plus
Bitcoin face à l’ombre grandissante du calcul quantique
Dans les coulisses du progrès technologique, une révolution silencieuse est en marche. Tandis que le grand public s’émerveille encore des prouesses de l’intelligence artificielle, une autre force, plus discrète mais potentiellement plus dévastatrice, s’apprête à bouleverser les fondations de notre monde numérique : le calcul quantique.
Et au cœur de cette tempête annoncée, Bitcoin, le géant des cryptomonnaies, pourrait bien vaciller. Car si les ordinateurs quantiques atteignent leur plein potentiel, ils pourraient briser les mécanismes de sécurité qui protègent aujourd’hui les portefeuilles numériques du monde entier.
Le paradoxe de la puissance : progrès ou péril ?
Imaginez un coffre-fort inviolable, dont la serrure repose sur des milliards de combinaisons. Aujourd’hui, il faudrait des siècles à un ordinateur classique pour en venir à bout. Mais un ordinateur quantique ? Quelques heures suffiraient. C’est précisément ce que redoutent les experts en cybersécurité.
Le calcul quantique, en exploitant les propriétés étranges de la physique quantique, permet de traiter une infinité de possibilités simultanément. Une capacité qui rend obsolètes les méthodes de chiffrement traditionnelles, y compris celles utilisées par Bitcoin.
Des portefeuilles vulnérables en sommeil
Parmi les 19 millions de bitcoins en circulation, plusieurs millions dorment dans des portefeuilles inactifs. Certains appartiennent à des pionniers de la crypto, d’autres à des utilisateurs ayant perdu leurs clés privées. Aujourd’hui inaccessibles, ces fonds pourraient devenir des cibles faciles pour un ordinateur quantique suffisamment puissant.
Une anecdote célèbre évoque un portefeuille contenant plus de 1 000 bitcoins, oublié depuis 2011. Si un pirate quantique parvenait à en extraire la clé privée, il pourrait transférer ces fonds en quelques secondes, sans laisser de trace.
Un compte à rebours invisible
Chaque jour qui passe rapproche un peu plus cette menace de la réalité. Et si les développeurs de Bitcoin ne réagissent pas à temps, ce ne sont pas seulement quelques portefeuilles qui seront compromis, mais l’ensemble de l’écosystème.
Les coulisses d’une course technologique effrénée
Dans les laboratoires de Google, IBM, Microsoft ou encore Amazon, les ingénieurs travaillent jour et nuit pour franchir la barrière symbolique du million de qubits. Ce seuil, une fois atteint, pourrait signer la fin de la cryptographie classique telle que nous la connaissons.
Mais cette course n’est pas sans embûches. La stabilité des qubits, leur interconnexion et la correction d’erreurs restent des défis majeurs. Pourtant, les progrès sont fulgurants, et chaque année rapproche un peu plus l’horizon quantique.
Google, pionnier et catalyseur
En 2025, Craig Gidney et son équipe de Google Quantum AI ont publié une étude qui a fait l’effet d’un séisme. Grâce à des optimisations algorithmiques et une meilleure gestion des erreurs, ils ont réduit drastiquement le nombre de qubits nécessaires pour casser un chiffrement RSA.
Cette avancée, bien que théorique, a suffi à alerter toute la communauté crypto. Car si RSA peut tomber, la cryptographie sur courbes elliptiques (ECC), utilisée par Bitcoin, pourrait suivre le même chemin.
IBM, Microsoft, Amazon : les géants en embuscade
IBM prévoit d’atteindre 10 000 qubits d’ici 2029, avec un objectif de 100 000 qubits en 2033. Microsoft, de son côté, mise sur les qubits topologiques, réputés plus stables. Amazon, via Braket, propose déjà des services de calcul quantique à la demande, tandis que Nvidia développe des simulateurs quantiques ultra-performants.
Cette compétition mondiale, digne d’une nouvelle course à l’espace, pourrait bien redéfinir les rapports de force numériques à l’échelle planétaire.
Une décennie charnière
Les dix prochaines années seront décisives. Si les prévisions se confirment, la cryptographie post-quantique devra être déployée bien avant 2035 pour éviter une crise de confiance dans les systèmes numériques.
Vers une mutation inévitable de Bitcoin
Face à cette menace, Bitcoin n’a pas dit son dernier mot. Le protocole, bien que rigide, peut évoluer. Des discussions sont déjà en cours pour intégrer des algorithmes de cryptographie post-quantique, capables de résister aux attaques des ordinateurs du futur.
Mais cette transition ne sera pas simple. Elle nécessitera un consensus global, des tests rigoureux et, probablement, des forks majeurs du réseau.
Des solutions sur la table
Parmi les pistes explorées, on trouve les signatures basées sur les réseaux euclidiens, les arbres de Merkle ou encore les codes correcteurs d’erreurs. Ces méthodes, bien que prometteuses, doivent encore prouver leur efficacité à grande échelle.
Des projets comme Quantum Resistant Ledger (QRL) ou NIST PQC (Post-Quantum Cryptography) travaillent déjà à standardiser ces nouvelles approches. Bitcoin pourrait s’en inspirer pour préparer sa mue.
Un défi communautaire
Modifier le protocole Bitcoin, c’est comme changer les fondations d’un gratte-ciel en pleine activité. Chaque modification doit être validée, testée, acceptée par les mineurs, les développeurs, les utilisateurs et les plateformes d’échange.
Les précédents forks, comme celui de Bitcoin Cash, ont montré à quel point ces décisions peuvent diviser la communauté. Mais face à la menace quantique, l’unité pourrait bien devenir une nécessité vitale.
Un avenir à coder ensemble
La résilience de Bitcoin ne dépendra pas seulement de la technologie, mais aussi de la capacité de sa communauté à anticiper, s’adapter et innover collectivement.
Une cybersécurité mondiale à réinventer
Au-delà de Bitcoin, c’est toute l’infrastructure numérique mondiale qui devra évoluer. Banques, gouvernements, entreprises : tous utilisent des systèmes de chiffrement vulnérables aux attaques quantiques.
La transition vers une cryptographie post-quantique ne sera pas une simple mise à jour logicielle. Elle impliquera une refonte complète des protocoles de sécurité, des normes industrielles et des pratiques de développement.
Un enjeu de souveraineté numérique
Les nations qui maîtriseront le calcul quantique auront un avantage stratégique considérable. Elles pourront non seulement protéger leurs données, mais aussi potentiellement accéder à celles des autres.
La souveraineté numérique devient donc un enjeu géopolitique majeur. Et dans cette bataille, la cryptographie post-quantique sera l’arme de défense ultime.
Des initiatives déjà en marche
Le NIST (National Institute of Standards and Technology) travaille depuis 2016 à la standardisation de nouveaux algorithmes résistants au quantique. Plusieurs finalistes ont déjà été sélectionnés, et leur intégration dans les systèmes critiques est en cours.
Des entreprises comme Cloudflare, Mozilla ou Cisco testent déjà ces solutions dans leurs infrastructures. Une preuve que la prise de conscience est bien réelle.
Un monde à reconstruire, bit par bit
La révolution quantique ne sera pas seulement technologique. Elle sera aussi culturelle, économique et politique. Et pour y survivre, il faudra repenser nos fondations numériques avec lucidité et audace.
Pour aller plus loin
Pour suivre l’évolution du calcul quantique et ses implications sur la sécurité numérique, consultez régulièrement les ressources spécialisées :
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